Farouk : «Nous viendrons à Beyrouth tous les jours. Nous aiderons avec le peu de moyens que nous avons. C’est la moindre des choses que nous pouvons faire ».
Farouk Darwish, 52 ans, est un miraculé. Le mardi 4 août, à 18 heures, au moment de l’explosion il était dans un parking du centre-ville faisant face au port, mitoyen à l’immeuble d’an-Nahar. Cet habitant de Chekka, s’était rendu avec Tala, sa fille et sa femme à Beyrouth pour un rendez-vous.
« Nous regardions le centre-ville et le port et nous nous disions ‘Comme elle est belle Beyrouth’ », raconte Tala, 16 ans.
La famille a baissé les fenêtres de sa 4X4 pour mieux voir la ville et Farouk à ouvert la porte s’apprêtant à sortir. Et puis il y a eu la première explosion.
« Le souffle de l’explosion m’a propulsé à 2 mètres du sol…C’était l’apocalypse », dit Farouk Darwish.
«Je dois remercier la providence. Au parking où nous étions stationnés, il y avait d’autres voitures avec des gens dedans. Le sang avait coulé de leurs oreilles. Ils sont tous morts. Ils avaient les vitres de leur voiture fermées et c’est le souffle de l’explosion qui les a tué », confie-t-il.
C’est conduisant une voiture instable, au pare-brise éclaté, avec les airbags déployés qu’il a fait soixante kilomètres pour arriver à Chekka.
Depuis le jeudi, Farouk Darwish, se rend tous les jours avec sa fille Tala et une quarantaine de personnes de son village à Beyrouth pour venir en aide aux sinistrées. Tous les jours ce groupe vient avec des sandwichs ou des manakishs (galettes libanaise garnies de thym ou de fromage) qu’il distribue aux sinistrés, les quartiers les plus touchés de la ville.
« Nous viendrons à Beyrouth tous les jours. Nous aiderons avec le peu de moyens que nous avons. C’est la moindre des choses que nous pouvons faire », souligne Farouk.
Sa fille renchérit : «Nous reconstruirons Beyrouth, pierre par pierre. Nous garderons la tête haute, nous resterons debout contre vents et marées ».